Disparition : l'angoisse de la mère de Christopher :La mère de Christopher, disparu depuis onze jours après avoir fugué d’un foyer, confie son angoisse alors que l’inquiétude gagne les enquêteurs.

par kellie Mer 10 Nov - 6:24

Onze jours après sa disparition, Christopher Léger, un enfant de 9 ans souffrant de graves troubles du comportement, reste activement recherché dans les environs de Champhol, un village en bordure de Chartres. Au soir du 29 octobre, le petit garçon hyperactif, placé depuis sa naissance en avril 2001, s’est échappé du centre départemental de l’enfance où il vivait, sans doute après une dispute.

Il a enfourché un vélo et a disparu dans les bois environnants. La bicyclette a été retrouvée quelques minutes plus tard non loin de la déchetterie de la commune, mais les intenses recherches menées depuis pour retrouver la trace de Christopher, qui n’a guère de notion du danger, sont restées vaines.

« Cette disparition, compte tenu de sa durée, nous inquiète », a reconnu hier le procureur de la République de Chartres, Philippe Peyroux. L’enfant, fragile et au comportement « irrationnel et imprévisible », avait déjà fugué mais était à chaque fois revenu. « Il n’y a pas eu d’enlèvement, a souligné le magistrat, mais il est évident que chaque adulte s’interroge sur le fait que ce petit garçon ait pu faire une mauvaise rencontre. »

Un milieu très défavorisé

Pour la première fois depuis la disparition de Christopher, ses parents, qu’une rumeur a prétendu morts, ont accepté hier de se confier depuis leur domicile de Chartres. « Je suis certaine que mon fils me cherche mais il ne connaît pas l’adresse de la maison. Son chien, Sultan, lui manque tellement et il me manque aussi », lâche Valérie Robic, 35 ans, la mère du petit garçon, issue d’un milieu très défavorisé. Adulte handicapée, elle a mis en suspens son travail de femme de chambre dans un hôtel en attendant de « revoir son fils », l’un de ses quatre enfants. S’agrippant à une vieille photo de Christopher, posée à côté du livret de famille, la maman, enceinte d’un cinquième enfant à venir au printemps, explique qu’elle ne l’avait plus vu depuis le 6 septembre. Elle ne bénéficie en effet que d’un droit de visite épisodique d’une heure et demie dans les locaux du centre de l’enfance de Champhol.

« C’est un enfant impulsif, il n’a pas préparé ce qu’il a fait mais il a dû se passer quelque chose de grave pour qu’il parte comme ça », renchérit Valérie, soutenue par son compagnon, Antonio Léger, 40 ans, lui aussi handicapé. Comme Christopher, les trois autres enfants du couple, Brian, 11 ans, Wendy, la sœur jumelle de Christopher, et Dylan, 7 ans, font l’objet de mesures de placement. Antonio et Valérie ne voient Wendy et Brian qu’une fois par mois. « Mais ils ne manquent de rien », jure leur mère qui montre leur chambre remplie de peluches et les consoles de jeux de ses enfants. En posant ses mains sur son ventre, elle lance : « Celui-là, ils ne me le retireront pas. » Comme ses neuf frères et sœurs, elle a été placée en famille d’accueil ou en foyers. « Mon père buvait. Et après dans les foyers ou les familles, j’ai connu la violence et les abus », soutient cette mère qui veut croire que son fils « est encore vivant car il est débrouillard et malin ». Accrochée à son téléphone portable, elle s’interroge pourtant : « Comment Christopher a-t-il faussé compagnie au centre? Il y a un défaut de surveillance, c’est évident. » Le petit garçon, qui n’était pas scolarisé, devait faire l’objet d’une expertise psychologique le 17 novembre afin d’être orienté vers un institut médico-éducatif adapté à ses troubles