L’A 1 ou l’autoroute de la drogue

L’A 1 ou l’autoroute de la drogue


Stupéfiants et grands excès de vitesse : ce sont les deux infractions le plus couramment relevées par les gendarmes du peloton autoroutier de l’A 1.



Nathalie Revenu | 22.09.2009, 07h00


Hier, les gendarmes étaient à bord d’un hélicoptère pour surveiller depuis les airs les flots de véhicules qui s’écoulent sur l’A 1, l’autoroute la plus chargée d’Europe . Les hommes du lieutenant Pierre Ledroit, 26 ans, repèrent les infractions depuis leurs motos. Trente-sept militaires sont sous les ordres de ce jeune commandant du peloton autoroutier, basé à Chamant.



Ils doivent surveiller l’A 1 que 80 000 véhicules (dont 16 000 poids lourds ) empruntent quotidiennement. L’activité de l’unité est en conséquence. En 2008, le peloton autoroutier a constaté 5 000 infractions.

« Le vendredi, les consommateurs partent vers les Pays-Bas... »

« Les délinquants empruntent nos axes pour commettre des méfaits », précise le lieutenant Ledroit. Clandestins, vols de fret, excès de vitesse et stupéfiants constituent le quotidien de ces gendarmes qui sillonnent un secteur compris entre Chamant et Roye (Somme).
Le surnom d’« autoroute de la drogue » n’est pas usurpé. « Nous constatons une flambée des conduites sous stupéfiants. Le vendredi, les consommateurs partent vers les Pays-Bas et la Belgique et rentrent le samedi ou le lundi ».
Les six premiers mois de l’année 2009, les interpellations ont triplé. Désormais, les kits salivaires permettent, sur-le-champ, de confirmer les soupçons des contrôleurs. Baromètre infaillible de la criminalité, l’autoroute démontre que les drogues dures (cocaïne et héroïne) sont en pleine expansion. Tandis que les délits liés au cannabis restent stables.
L’A 1 est aussi le terrain de jeu des amateurs de « canonball » ces automobilistes qui confondent l’autoroute avec un circuit de Formule 1. L’an dernier, un bolide a été contrôlé à 251 km/h. Le record a failli être battu le vendredi 12 septembre : un motard sur une BMW a été arrêté après une pointe à 248 km/h.
En 2008, trois cents excès de vitesse (supérieurs à 40 km/h au-dessus de la vitesse autorisée) ont été relevés. « Pour eux, c’est un jeu. Ils ont déjà prévu la liasse de billets pour payer l’amende », explique le lieutenant. Le permis du contrevenant est retiré et sa voiture est immobilisée. Sauf s’il y a un passager en état de conduire. L’équipée repart alors de plus belle. D’autres contournent l’obstacle en utilisant des voitures de location.
Mais attention, la vigilance des gendarmes du peloton autoroutier peut s’exercer sur les petites routes secondaires. « Nous sommes présents sur tout le département. En ce moment, nous renforçons les brigades pour lutter contre les cambriolages et nous multiplions des fouilles de véhicules la nuit. »





Le Parisien