Souffrance au travail : l'USM révèle des suicides de magistrats
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Souffrance au travail : l'USM révèle des suicides de magistrats
Ce pourrait être un autre dossier délicat pour le nouveau Garde des Sceaux, Michel Mercier. Réunis vendredi et samedi pour leur congrès annuel à Rennes (Ille-et-Vilaine), les magistrats s'inquiètent d'une augmentation du nombre de suicides dans la profession depuis le début de l'année.«Quand la désespérance est profonde, elle conduit parfois à des extrémités terribles», assène le président de l'Union syndicale des magistrats (USM), Christophe Régnard, à l'adresse du nouveau ministre de la Justice.
Premier syndicat du secteur (2 000 adhérents, sur 8 000 magistrats), l'USM a demandé récemment à la Chancellerie de «mettre en place en urgence un groupe de travail», afin de tenter de comprendre et prévenir le phénomène, de «mieux repérer la souffrance au travail». Selon le président de l'USM, le ministre «a semblé approuver».
Quatre ou cinq suicides depuis début 2010
Outre Christophe Régnard, cette question des suicides a été soulevée par plusieurs des 200 adhérents et délégués régionaux du syndicat. Combien ? a demandé un participant. «Au moins quatre ou cinq depuis début 2010», lui ont répondu les membres du bureau. Soit au moins le double de ce dont ils avaient eu connaissance les années précédentes.
Qui ? a questionné un autre participant. «Ce sont tous des hommes, magistrats du siège - jugesd'instruction et autres», a juste répondu Catherine Vandier, vice-présidente de l'USM. Pas de noms, pas de détails, l'affaire est sensible. Aucun suicide signalé parmi des magistrats du parquet ? «Peut-être parce qu'ils travaillent plus en équipe, sont moins isolés», a supposé la responsable syndicale.
«On est souvent mal aimé»
Selon Catherine Vandier, «tout comme un médecin n'est pas censé être malade, un magistrat, amené à juger des gens, n'est pas censé être mal dans sa tête». «Si un magistrat souffre, il n'a pas le droit de le dire». Un cycle stress-épuisement-dépression peut conduire au pire.
«On est souvent mal aimé. Quand on prend une décision, on fait souvent deux mécontents», a souligné Christophe Régnard. Un juge assume de grosses responsabilités, lorsqu'il envoie des gens en prison ou les en fait sortir, retire un enfant à ses parents, ordonne l'expulsion d'une famille de son domicile...
Depuis longtemps, aussi, les magistrats oeuvrent au sein d'une chaîne judiciaire qui crie famine. Pour que la machine judiciaire fonctionne, assurent-ils, «nous ne comptons ni nos heures ni notre peine». Mais l'USM évoque une «crise profonde», dans un «livre blanc» sur l'état «calamiteux» de la justice. De plus, souligne le syndicat, le magistrat et ses décisions ne semblent plus «respectés» : il est «pointé du doigt», «critiqué», jugé responsable de tout... «La chasse au magistrat est ouverte.»
Premier syndicat du secteur (2 000 adhérents, sur 8 000 magistrats), l'USM a demandé récemment à la Chancellerie de «mettre en place en urgence un groupe de travail», afin de tenter de comprendre et prévenir le phénomène, de «mieux repérer la souffrance au travail». Selon le président de l'USM, le ministre «a semblé approuver».
Quatre ou cinq suicides depuis début 2010
Outre Christophe Régnard, cette question des suicides a été soulevée par plusieurs des 200 adhérents et délégués régionaux du syndicat. Combien ? a demandé un participant. «Au moins quatre ou cinq depuis début 2010», lui ont répondu les membres du bureau. Soit au moins le double de ce dont ils avaient eu connaissance les années précédentes.
Qui ? a questionné un autre participant. «Ce sont tous des hommes, magistrats du siège - jugesd'instruction et autres», a juste répondu Catherine Vandier, vice-présidente de l'USM. Pas de noms, pas de détails, l'affaire est sensible. Aucun suicide signalé parmi des magistrats du parquet ? «Peut-être parce qu'ils travaillent plus en équipe, sont moins isolés», a supposé la responsable syndicale.
«On est souvent mal aimé»
Selon Catherine Vandier, «tout comme un médecin n'est pas censé être malade, un magistrat, amené à juger des gens, n'est pas censé être mal dans sa tête». «Si un magistrat souffre, il n'a pas le droit de le dire». Un cycle stress-épuisement-dépression peut conduire au pire.
«On est souvent mal aimé. Quand on prend une décision, on fait souvent deux mécontents», a souligné Christophe Régnard. Un juge assume de grosses responsabilités, lorsqu'il envoie des gens en prison ou les en fait sortir, retire un enfant à ses parents, ordonne l'expulsion d'une famille de son domicile...
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