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La télé publique allemande critique le business de la grippe A, l'inefficacité du Tamiflu et les pressions de Roche sur les politiques

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Message par Admin Mar 25 Aoû - 22:29

25.08.2009


La télé publique allemande critique le business de la grippe A, l'inefficacité du Tamiflu et les pressions de Roche sur les politiques



Dans les pages de Pharmacritique, il y a déjà nombre de comparaisons entre le journalisme allemand et celui français, qu’il s’agisse de La télé publique allemande critique le business de la grippe A, l'inefficacité du Tamiflu et les pressions de Roche sur les politiques 1603571760media généralistes ou de media médicaux indépendants travaillant sur les mêmes sujets (Arznei-Telegramm et Prescrire, par exemple). Force est de constater que chaque comparaison est en faveur du travail allemand.


Voici encore quelque chose dont on n’entend pas parler dans les media français, qui ne font qu’entretenir l’hystérie autour de la grippe A… En France, même les rarissimes media indépendants ont l’impression de faire du bon travail en restant dans une sorte de neutralité qui n’est que l’alibi d’une investigation non faite…

Je ne prendrai qu’un exemple, résumant le contenu du numéro du 6 août 2009 de l’émission « Kontraste », diffusée sur ARD, la première chaîne publique de télévision allemande, que les germanophones peuvent revoir sur YouTube. On y apprend beaucoup de choses, que ce soit sur l’inefficacité du Tamiflu ou encore sur les pressions exercées par Roche sur les politiques pour l'achat massif de cet antiviral, pressions qui ne sont pas très éloignées du chantage.




A propos, « Kontraste » a 41 ans, et la revue Arznei-Telegramm - « Télégramme du Médicament », principale référence de Pharmacritique - en aura 40 à l’automne. Manifestement, les Allemands n’ont pas un Nicolas Sarkozy qui déprogramme toute émission critique et s’offre la presse sur un plateau pour mieux la museler… Pharmacritique leur souhaite bonne continuation ! Pour que nous ayons, nous aussi en France, des informations indépendantes en regardant ce qu’ils font. (Exagéré ? A peine. Regardons le Gardasil. Silence français, y compris de Prescrire, pour laquelle il s’agit d’un « pari raisonnable » ( !), versus excellentes analyses allemandes).

Si on regarde de près, l’émission n’a rien d’un brûlot révolutionnaire. C’est simplement du service public : des journalistes qui font leur travail, vont au-delà de la reproduction des communiqués des autorités sanitaires et des experts grevés de conflits d'intérêts et posent les questions qui dérangent: quant à une grippe A bien plus inoffensive que la grippe habituelle de chaque hiver, quant à un Tamiflu inefficace, quant à des politiques totalement ignorants, versant sans vergogne dans la démagogie et le populisme et légitimant le business des laboratoires. Au premier plan desquels figure Roche, le producteur du Tamiflu, dont les méthodes sont pour le moins cassantes…

Tout le monde stocke du Tamiflu pour traiter une éventuelle grippe porcine devenue pandémique. Mais le Tamiflu est-il efficace ?

Roche est GSK sont les vrais gagnants dans ce qu’il faut qualifier l’ « affaire » de la grippe A. (C’est à GSK que l’Allemagne a commandé de quoi vacciner autour de 20 millions de personnes contre la grippe A H1N1…) Et le directeur de la revue Arznei-Telegramm – toujours en première ligne, chapeau ! – nous apprend que Roche a pratiquement fait chanter les autorités allemandes... Une histoire de gros sous.

Le reportage commence par démystifier la grippe A (Schweinegrippe – grippe porcine) et dénoncer la surenchère médiatique : la panique semée dans la population par l'annonce d’une deuxième vague de grippe A, plus agressive, qui se déverserait sur le pays à l’automne, de même que la peur de ne pas pouvoir bénéficier du vaccin ou du Tamiflu, faute de quantités suffisantes. Panique et peur entretenues par l’OMS et ses alertes à la pandémie.

Mais la bulle médiatique enfle aussi d’elle-même, comme on le voit lorsque les journalistes d'ARD interviewent un jeune homme qui a été infecté par la grippe A. Un pisse-copie d’un tabloïd avait décrit son état comme grave, nécessitant une hospitalisation. Avec en une, des titres du genre: combien de gens ce virus va-t-il encore tuer? Or l’homme en question n’a jamais été hospitalisé ; il dit d’ailleurs que la grippe A – fièvre, frissons et sueurs nocturnes - n’était rien par rapport à ce qu’il avait pu vivre par le passé avec une grippe hivernale habituelle (grippe saisonnière), qui l’avait cloué deux semaines au lit. Les médecins l’ont traité d’une façon qui montre bien que le monde médico-pharmaceutique marche sur la tête : on lui a prescrit du Tamiflu alors qu’il était déjà guéri…

Tamiflu resuscité, sans preuve de son efficacité. Et des souches virales résistantes

Le professeur de pharmacologie Bernd Mühlbauer, de l’Institut de pharmacologie de Brême, met en garde contre les attentes illusoires quant au Tamiflu (oseltamivir) et affirme qu’il n’y a jamais eu la moindre preuve que ce médicament ait jamais empêché un seul décès dans une quelconque forme de grippe. Cet antiviral a pourtant été largement utilisé lors de la grippe aviaire, mais on ne sait toujours pas s’il a eu une quelconque efficacité dans ces cas-là non plus. Ou encore s’il a vraiment réduit le nombre de complications graves de la grippe, telles les pneumonies, ou a du moins été bénéfique dans leur traitement.


Il y a beaucoup de promesses vides, d’une part, et beaucoup d’exagérations, d’autre part. Et les experts qui en font la promotion - le dispositif de marketing médico-pharmaceutique dans son ensemble, en réalité - ne parlent ni des effets secondaires ni du fait que beaucoup de souches virales sont devenues résistantes au Tamiflu, comme le montrent les nouvelles données des Etats-Unis et d’Allemagne. Pour le Pr Dirk Stichtenoth (Faculté de médecine de Hanovre), cette évolution est inquiétante. Les données de la dernière saison de grippe montrent que l’une des souches les plus importantes de grippe est à 90% résistante au Tamiflu – une augmentation dramatique par rapport à la saison précédente. Or la souche H1N1 est très proche de celles devenues résistantes. Il faut dire clairement qu'il est actuellement impossible d'évaluer l’efficacité du Tamiflu, et qu'on n’a aucune idée s'il aura le moindre effet chez les patients atteints de grippe A. Tout ce qu’on sait vient des données de laboratoire, et on ne dispose pas d’essais cliniques chez les êtres humains.

Les politiques : mélange d’ignorance volontaire et de discours trompeur

Malgré tout cela, les länder allemands continuent à baser leur stratégie de prévention de la grippe A sur le Tamiflu. Les hommes politiques ne disent pas que le Tamiflu n’est pas le remède miracle, et on a l’impression qu’ils ne veulent pas vraiment savoir ce qu'il en est. Dans leur volonté de donner l’impression qu'ils agissent, qu'ils maîtrisent une situation sous contrôle, ils font passer un message trompeur sur la sécurité qu’apporterait le Tamiflu. La sénatrice berlinoise Katrin Lompscher (Die Linke [à peu près l’équivalent de la Nouvelle gauche]), en charge de la santé, reconnaît qu’elle ne connaît pas les données médicales, mais dit faire confiance aux experts…

Et les politiques dans leur ensemble s’en tiennent aux recommandations de l’Institut Robert Koch – chargé des maladies infectieuses et des vaccinations -, qui ne jure que par le Tamiflu, comme on le voit dans les déclarations de son président, le Pr Jörg Hacker. Celui-ci noie le poisson, n’affirme pas l’efficacité de l’antiviral, mais dit simplement qu’en situation de crise, il faut utiliser le seul médicament – la seule classe de médicaments – qui « porte la promesse d’un espoir de guérison ».

Promesses et espoirs – voilà les fondements très scientifiques et très rationnels des recommandations qui nous sont faites et de cet immense gaspillage des deniers publics, qui ne bénéficie jusqu’à preuve du contraire qu’à l’industrie pharmaceutique… Et les journalistes de déplorer que la question de l’efficacité du Tamiflu, donc de l’opportunité de ces dépenses ne fasse pas l’objet d’un débat public.

Alors que cette épidémie de grippe A est clairement moins grave qu’une épidémie de grippe « normale », saisonnière, les autorités sanitaires nationales et internationales recommandent partout le traitement massif par Tamiflu, ce qui est absurde, puisque les prescriptions massives sont précisément la cause de la résistance des souches virales…

Le directeur de la revue médicale indépendante Arznei-Telegramm, le Dr Wolfgang Becker-Brüser, proteste contre toutes ces absurdités médico-pharmaceutiques et médiatiques et contre l’énorme gaspillage d’argent public qu’est l’achat de quantités industrielles de Tamiflu. A Comme ses confrères cités précédemment, il rappelle lui aussi qu’aucune donnée sérieuse n’existe quant à l’efficacité de ce médicament en traitement de la grippe A ou en prévention de ses éventuelles complications. Comment peut-on jeter l’argent par les fenêtres, sans aucune preuve sérieuse de l’efficacité du Tamiflu ?

On réalise l’incommensurable pouvoir d’une firme pharmaceutique…

Le laboratoire Roche est le vrai gagnant dans cette histoire. Il empoche des bénéfices gigantesques depuis « l’hystérie autour de la grippe aviaire », et fait ce qu'il faut pour continuer à les faire.


Après la panique autour de la grippe aviaire et avant la grippe A, les ventes de Tamiflu ont connu une forte baisse, précisément parce que des chercheurs se sont rendu compte que de plus en plus de souches de virus étaient résistantes à cet antiviral qui avait été développé comme traitement de certaines souches de grippe saisonnière.

Les jours du Tamiflu étaient comptés.

Mais le laboratoire a bien entendu profité de l’hystérie de la grippe porcine. Depuis que l’OMS a lancé le niveau 4 d’alerte, Roche a fait pression sur les autorités allemandes pour qu’elles achètent du Tamiflu. Les journalistes de « Kontraste » affirment, sur la base d’un échange de courriels entre le laboratoire et le ministère fédéral de la santé, que Roche a donné des délais stricts pour l’acceptation de son offre et a menacé plus ou moins directement de ne rien livrer si jamais la commande n’était pas faite immédiatement. (C’est-à-dire avant que des équipes médicales puissent analyser l’efficacité du Tamiflu chez les personnes touchées par la grippe A, donc avant que des responsables politiques puissent réfléchir sur la base d’expertises indépendantes). Lorsque la pandémie a atteint le niveau 5 d’alerte selon l’OMS, les pressions de Roche sur le ministère se sont renforcées. Il est quand même étonnant de voir une firme pharmaceutique envoyer un beau matin un courriel disant : « les länder ont jusqu’à 15 heures [le jour même] pour passer commande ».

Cela revient à « mettre le couteau sous la gorge » des autorités : un comportement inacceptable, contraire à l’éthique et indigne d’une firme pharmaceutique responsable, selon le Dr Becker-Brüser.

Où sont les coups de gueule équivalents de Prescrire ? Ou s’agit-il là encore d’un « pari raisonnable » à ses yeux, comme dans le cas du Gardasil de Sanofi Pasteur MSD, qui vide, lui aussi, les poches des contribuables sans aucun fondement scientifique digne de ce nom ? Est-il éthique et déontologique de faire des paris en santé ? Pourquoi cette revue perd-elle tout sens critique lorsqu'il s'agit de vaccins ?

Il faut apprendre l'allemand.


Voir aussi les autres notes de la catégorie « Grippe A H1N1, grippe porcine, Tamiflu ».


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Message par cococloclo Mer 26 Aoû - 0:03

Bonsoir Lys,

A mon avis, une des raisons pour les médias de faire de la grippe A à fond est que la politique est en sommeil dans tous les pays. Alors, comme tout ce qui fait peur fait vendre ils en profitent.
En tout cas, d'après ce que je lis, il n'y a pas eu tellement de mort, même dans l'hémisphère sud où c'est l'hiver. Il y a des maladies qui font beaucoup plus de morts et dont on ne parle pas.
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